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 Loupine l'Orpheline

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2 participants
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Loupine
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Loupine


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MessageSujet: Loupine l'Orpheline   Loupine l'Orpheline Icon_minitimeJeu 24 Juil - 21:36

Soif de vengeance.

Vous connaissez la Cité des Plumes? Oui, sa place publique est décorée d'un monument, la Plume de l'Oiseau-Monde. Lorsque les Dieux du Vent ont gratifié la communauté elfe pour la protection du vivant en leur donnant des ailes, les elfes ont érigé cet édifice pour les remercier, à leur tour. Le culte de l'Oiseau-Monde est né, symbole de l'interdépendance des elfes et de l'air.

Mes parents étaient prêtre et prêtresse au sein du Temple de l'Oiseau-Monde. Ils n'imposaient à personne leurs croyances et donnaient de l'énergie spirituelle à tous ceux qui en avaient besoin. Mais un jour, des pilleurs aux idées pseudo-libératrices ont massacré tous ceux qui se trouvaient dans le Temple. Mes parents étaient là-bas ce jour là...Je n'oublierais jamais l'odeur de feu, quand je jouais
avec les enfants de nos voisins. On rigolait, en se disant que les citadins préparaient un énorme barbecue de Taurens. C'est là que le page Miron, noir comme de la suie a accouru vers nous.

- Lupia Alcarin, fille de Zbrod et Nerlon Alcarin, j'ai une affreuse nouvelle à t'annoncer.

Je ne voulais pas lui croire, même le soir, j'attendais mes parents, j'étais persuadée qu'ils allaient revenir, qu'il y avait une longue cérémonie. Ils ne sont jamais revenus. Depuis cette phrase, je hais mon propre prénom.

Un nouveau Temple a été construit à sa place. J'ai grandi depuis. Je suis rentrée dans les ordres. Je voulais me rapprocher de mes parents, en vivant ce qu'ils auraient pu vivre, parmi l'encens, les textes saints et les différentes disciplines qu'on y enseignait. Je devenais forte. En même temps, je questionnais un peu tout le monde dans la ville à propos de ce massacre. Maintenant, le visage des agresseurs se dessinait. Et leur chef n'est autre que l'un des mages les plus puissants du Monde Parfait. Je ferais tout pour le détruire, quitte à y laisser ma peau. Il me faut me venger...
Combattre le feu par le feu, apprendre de plus en plus de parades pour me rapprocher de lui et le poignarder derrière son dos...

Oui, c'est ainsi que j'avais décidé de postuler dans sa forteresse comme soigneuse de blessures mineures. Il était connu pour sa cruauté, il sévissait sur ses serviteurs, y compris les plus fidèles. L'ennui, c'est que blessés, ils n'étaient plus utiles, et personne ne souhaitait les remplacer. Chaque année, il recrutait donc un nouvel infirmier.

J'ai fait mes adieux à tous ceux qui m'entouraient et j'ai commencé un long périple vers mon destin.
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MessageSujet: Re: Loupine l'Orpheline   Loupine l'Orpheline Icon_minitimeVen 25 Juil - 21:33

Vraiment sympa le début. J'attends la suite Razz .

J'suis à fond avec toi Lupia!
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Loupine
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Loupine


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MessageSujet: Re: Loupine l'Orpheline   Loupine l'Orpheline Icon_minitimeMar 12 Aoû - 15:48

Voici donc la suite des aventures de Loupine :

Partie 2 : Apprends à regarder les ombres.

Long était mon voyage. Il serait encore plus long si je ne prenais le raccourci par la forêt des Hiboux. Malheureusement, j'ai pas pris en compte le soir qui approchait, et l'idée de faire escale en pleine forêt me fesait trembler de peur. Plus le soleil se cachait, plus les pins produisaient une impression menaçante. Autant arriver saine et sauve... En recherche d'une grotte quelconque, pour moi et ma jument Beastie, je suis tombée sur une jolie cabane. Et elle n'était pas inhabitée, à la vue de la lumière sortant de ses yeux.
Un peu hésitante, j'ai toqué à la porte:
- Qui a osé s'aventurer à une heure aussi tardive? Si je suis venue habiter ici, c'est pas pour qu'on me dérange en pleine nuit, pour sûr. Ohh tu vas voir, pauvre vagabond!
Un nez crochu a dépassé subitement de la porte entrouverte. Une vieille s'en est extraite, prudemment, lentement. Elle a plissé ses yeux pour me distinguer dans le noir et a toussé de surprise.
- Jeune fille de bonne famille, qu'est-ce qui t'emmène ici? Ta venue est-elle de bonne augure?
- Je venais rendre visite à...quelqu'un que je n'ai pas vu depuis longtemps, grand-mère.
- Et laisse moi deviner, tu as pensé que ça ira plus vite en traversant la forêt?
- C'est juste.
Elle a inspiré profondément.
- Qu'est-ce que je vais pouvoir faire de toi..Allez, entre, va!
- Et...ma jument?
- Attache la à l'arbre, qui est derrière ma maisonnette, il ne lui arrivera rien. Les bêtes me connaissent, ils savent que personne ne doit attaquer ce qui se trouve à côté de chez moi. A moins que ce soient des malfrats...
Et elle a ri, à gorge déployée. Ce rire me glaça. Je n'avais pas le choix, je me suis exécutée aussitôt.
En attachant Beastie, je lui ai donné un peu à manger de ma sacoche. Il ne nous restait pas beaucoup de vivres, en je n'ai pas trouvé de marchand en chemin. Il y avait de l'eau de pluie dans une petite bassine non loin de là. Je me suis abaissée pour la ramasser, et quand j'ai levé ma tête, mes cheveux, déjà hérissés, sont devenus électriques - un crâne planté sur un bâton me jetait un regard vide. Les malfrats, ils n'ont qu'à bien se tenir par ici, ils finiront dans le ventre de cette brave grand-mère. J'ai décidé de ne pas la contrarier.
Ma jument me regardait, telle un chien abattu.
- Ma pauvre, pauvre Beastie, je me suis distraite et oublié mes obligations. Bois un peu, on se retrouvera demain.
Curieusement, ca ne la dérangeait pas tant que ça de rester seule, dans le noir. j'étais plus angoissée qu'elle.
Au retour dans la cabane, une excellente odeur de nourriture fraîchement préparée m'a acueillie. Je n'ai pas osé demander à la grand-mère ce qu'elle mijotait dans ses fourneaux. Du moment où ca se mangeait. Dans un moment de silence, j'en profitais pour scruter un peu l'intérieur, si ça n'avait pas trop l'air suspect. Quelques pots par-ci, par là, une grand-mère qui fait ses réserves, quoi.
- Bah, comment t'appelles-tu petite?
- Ah? Lou-loupine, grand-mère.
Elle a remarqué que je tremblais.
- Ce n'est pas de froid que tu trembles, non...Ah, mais bien sûr, j'ai oublié de te prévenir. Tu as croisé mon premier mari, et tu n'as même pas pris les jambes à ton cou. C'est courageux de ta part.
- Votre...mari?
- Haha, oui, pardi. Tu sais, autrefois j'étais belle, et assez courtisée. Puis mes parents m'ont mariée à ce vieux schnock. J'ai vécu avec lui quelques temps, et ensuite, je lui ai donné un coup sur le ciboulot. j'ai fait croire qu'il est tombé. j'ai piqué son crâne, au cas où, et maintenant, il me sert à effrayer les intrus.
Mine de rien, son histoire m'a parue comique.
- Et comment vous avez atterri dans la forêt?
- Après sa mort, on m'a mariée à un brave gars. Il était gentil, mais un peu trop idéaliste. Et puis un jour, la magie l'a corrompu. Le pouvoir lui est monté à la tête et il s'est mis à prêcher A recruté de plus en plus d'écervelés chaque jour. Moi, j'en pouvais plus, je me suis mise à le haïr et je l'ai fui.
Ca m'a mis la puce à l'oreille.
- Vous ne parlez pas de...Ladro le mage?
- Je vois que son nom n'est pas inconnu. En effet, petite, c'est mon mari.
Ca, pour une aubaine, c'en est une. Je n'ai pas plus me taire davantage et je lui ai conté mon histoire, tout le long de notre repas.
- C'est une chance pour toi de m'avoir rencontrée, dans ce cas. J'aurais voulu le renverser moi-même, mais trop vieille pour le goût des aventures. En revanche, pour toi j'ai de l'espoir. Il aime les jolies jeunes filles comme toi. Elfe, de surcroît, il n'en a pas beaucoup.
Avant de partir se coucher, elle m'a prévenue:
- Quoi qu'il arrive n'aie pas peur. Il en sera mieux ainsi.
Je n'ai pas eu le temps de lui demander une explication qu'elle a soufflé les bougies et partie dormir sur le poêle. J'ai eu droit a une natte par terre. Sa douceur m'a surprise, et je me suis endormie rapidement.
D'un coup, un vent froid a soufflé. J'ai ouvert les yeux et j'ai vu une sombre créature biscornue. Plus la frayeur me saisissait, plus elle devenait menaçante. j'ai senti qu'elle voulait me manger les pieds, et qu'elle était friande de ça. J'ai voulu les protéger, mais en soulevant le drap troué je ne les ai pas retrouvés. j'ai fouillé partout. Mais la créature a ricané d'une petite voix et s'est évanouie. Je me suis réveillée en sueur. Le soleil était déjà haut dans le ciel.
La vieille me regardait, en fronçant les sourcils.
- Aïe aïe aïe, je t'avais pourtant prévenu. Regarde toi, tu as les yeux exhorbités, et les pieds en sang! Il t'a eue.
Je n'osais pas soulever le drap couvert de tâches de sang.
- Mais comment...Qui...Pourquoi??
- C'est les ombres que tu crées. Près de la nature, elles deviennent de plus en plus fortes, et tu dois les combattre.
- Des ombres..que je créé?
- Oui. N'aie jamais peur de les regarder, tu peux en mourir - m'assurait-elle, en me bandant les pieds. Tu ne peux pas partir longtemps dans ces conditions, je vais te donner quelque chose.
Elle est partie s'affairer dans le débarras. J'entendais les bruits de casseroles, de petites créatures, de briques, des injures...Enfin, elle jeta un sac près de moi.
- Ouvre-le, je t'explique tout.
Dans le sac, quelque chose bougeait. Ca ne pouvait pas être pire, de toute façon. J'ai plongé ma main à l'intérieur. Un parchemin enroulé...
- Regarde attentivement.
En le déroulant, j'ai constaté que c'était une carte de la forêt. Avec de curieuses inscriptions, et des signes que je n'ai jamais vu auparavant.
- Ce sont les turbines espace. Où que tu veuilles aller, tu cherches leur emplacement sur la carte, t'y vas et tu regardes. Si c'est un arbre, tu toques trois fois. Si c'est vide, frotte la terre deux fois et crie "Torpille!". Un ascenseur-turbine, comme sur les images apparaîtra. Saute dedans, il t'emmène. Mais attention à ce que tu lui dis, il est sensible. Et n'écarquille pas les yeux, tu ne compendras pas mieux ainsi!
Ca c'est de la découverte! Je connaissais les portaux de téléportation, une technologie assez couteuse et apparue récemment, mais les turbines comme ça, et qui ont une âme, c'était quelque chose. Quoique, la vieille a pu perdre la boule.
- Et ma jument?
- Ne t'inquiète pas, elle aura le droit à sa turbine aussi. Crie juste,"Pas seule!", et autant de turbines que tu voudras apparaîtront.
J'ai desserré le sac, et deux petites choses mignonnes et poilues en sont sorties d'un bond!
- Nestor c'est le gris, et Presto c'est le blanc. Le gris te protégera et le blanc te soignera.
- Comment je les nourrirais..
- Ils mangent tout et n'importe quoi. Je te laisse les apprivoiser, ils sont très...amusants.Nestor, Presto, rentrez dormir dans le sac!
Les petits lui ont jeté un regard rempli de dedain et ont sauté dans le sac.
- Merci, merci grand-mère. Je ne pourrais jamais vous remercier assez.
- Tu me remercieras en tuant ce pauvre fou. Avant qu'il s'en aille, je voudrais que tu lui dises que j'ai la chose, comme ça il mourra dans d'atroces souffrances.
- Quelle...chose?
- Tu découvriras en te rapprochant de lui, il est bien assez tôt pour en parler. allez, file, petite!
En sortant pour retrouver Beastie, ma jument, j'ai eu un cri de suprise. On aurait dit que quelqu'un a échangé de cheveaux cette nuit!
- Mais, tu n'es pas Beastie?
Mais si... j'ai reconnu ses yeux. Par contre, elle est devenue noire comme la nuit, avec une étoile blanche sur le front et une crinière dorée, comme les blés. Et tout à coup, j'ai compris. L'eau de pluie était enchantée par je ne sais quel pouvoir. J'ai nourri la belle jument et nous sommes parties en quête de turbines espace.
Le point le plus proche était non loin de la cabane. Comme il n'y avait rien autour, j'ai voulu frotter la terre deux fois, mais Beastie m'a devancée. Comment le savait-elle? Nous nous commes écartées, et j'ai crié :
- "Torpille!"
Un énorme tonneau tournant jaillit, comme une flèche de par les antres de la terre!
- "Pas...pas seule!"
Le tonneau clignota une fois en rouge, une fois en bleu, et un autre tonneau plus gros a poussé à côté.
- Allez, Beastie, c'est pas tous les jours qu'une calèche porterait un cheval! Rentre.
Mais ma jument ne voulait pas. J'avais beau la pousser, lui demander gentiment, elle se comportait comme une vache.
- Beastie...enfin, voyons, on a pas toute la journée, les torpilles vont peut-être disparaître.
De désespoir, je jetai un peu de nourriture dans la torpille. Miracle, elle la suivie!
- Petite gourmande! Gentille fifille hein.
La torpille se referma. Venait mon tour. Je commençais à comprendre mon cheval, ce n'étais pas motivant, ce trou beant. Qui sait, peut-être qu'elle est broyée vivante dans cette machine diabolique? Non, on était dedans jusqu'au cou, il fallait avancer...
La porte s'est refermée derrière-moi. C'était aussi vide qu'un tonneau, aucun mécanisme. Comment fonctionnait cette chose?
- Destination!
- Euh...les Fourches Pleines!
- Autre...passager...aller...où?
- les Fourches Pleines aussi!
- Bien reçu! Accrochez-vous!
Une ceinture énorme est tombée par terre.
- Mais où, il n'y a rien ici?
- Dans les petits trous, autour de vous.
Bah ça alors, je ne les avais même pas vus. A leur contact, la ceinture s'esta ttachée toute seule.
Et le bruit de la turbine s'est intensifié. En montant en l'air, beaucoup de questions me travaillaient. Vais-je arriver à destination? Est-ce discret comme moyen de transport? Et est-ce que Beastie a reussi à s'accrocher?

Je ne tarderai pas à le savoir.
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